L’incendie de la tour Grenfell

L’incendie qui a ravagé le 14 juin la tour Grenfell, à Londres, et fait au moins 79 morts est parti d’un réfrigérateur défaillant, a annoncé vendredi 23 juin la police de la ville, qui n’exclut pas d’engager des poursuites pour homicide involontaire.

L’enquête sur les circonstances du drame s’intéresse à « toutes les infractions possibles en matière de santé, de sécurité et de sécurité incendie », a déclaré à la presse Fiona McCormack, l’une des responsables de la police scientifique de la capitale britannique.

Sera également passé en revue le rôle « de toutes les entreprises impliquées dans la construction et la rénovation de la tour », a-t-elle ajouté.

Dans la nuit du 13 au 14 juin, les flammes se sont rapidement propagées aux vingt-quatre étages de cet immeuble de logements sociaux du quartier de Kensington-Chelsea, dans l’ouest de Londres, piégeant de nombreux locataires à l’intérieur.

Un revêtement non conforme aux normes anti-incendie

Les enquêteurs ont par ailleurs établi que les isolants et les tuiles de revêtement utilisés dans la tour avaient échoué à tous les tests de protection incendie. « Des essais préliminaires montrent que les échantillons d’isolant récupérés sur la tour Grenfell ont rapidement pris feu après le début du test », ajoute la commissaire McCormack.

« Compte tenu de l’ampleur du nombre de décès, nous envisageons de retenirl’homicide volontaire, ainsi que des infractions pénales et des infractions à la législation et aux réglementations », a-t-elle poursuivi.

Pour le moment, neuf des victimes ont été formellement identifiées. Tous « les corps complets » ont été sortis de la tour, selon Mme McCormack, qui estime que le travail de la police scientifique pourrait se prolonger jusqu’à la fin de l’année. Le nombre de disparus n’est cependant pas définitif et les corps de certaines victimes ont été réduits en cendres par la violence de l’incendie, compliquant le travail pour les trouver.

Le bilan très lourd de l’incendie de la tour Grenfell a provoqué la colère des survivants et des proches des victimes, qui accusent les autorités locales de ne pas avoir pris en considération les cris d’alerte concernant la sécurité du bâtiment parce qu’ils provenaient d’une population majoritairement modeste.

Face à la polémique, la première ministre, Theresa May, a débloqué en urgence 5 millions de livres en faveur des survivants, qu’elle promet de compléter « si nécessaire ». Elle a également reconnu que le soutien initial apporté aux familles était « insuffisant » et a annoncé le déploiement de personnels supplémentaires sur place, ainsi que la promesse de reloger les habitants de la tour qui se retrouvent à la rue.

 

source: lemonde.fr